Personnage des Idoles, de Christophe Honoré, Cyril Collard est avant tout écrivain, musicien et cinéaste, connu notamment pour son film Les Nuits Fauves.

Après une enfance passée dans le 16^e arondissement de Paris auprès d’un père ingénieur et d’une mère mannequin, Cyril Collard entre au lycée Hoche de Versailles en math sup. Deux ans après son admission à l’École Centrale Paris (aujourd’hui Centrale-Supélec), il décide d’abandonner ses études d’ingénieur et se consacre à la musique et au cinéma, ayant suivi des cours de filmologie à l’Université en parallèle de son parcours scientifique.

Malgré un succès parisien dans le milieu du rock, il faudra attendre que Cyril Collard ait 32 ans pour voir ses premières réalisations cinématographiques, puisque qu’il crée et réalise pour Antenne 2 (l’actuel France 2) la série télévisée Le Lyonnais. C’est la même année, en 1989, que sort son roman autobiographique Les Nuits Fauves, dont il évoque la nécessité artistique ici :

La notoriété de l’écrivain et cinéaste grandit et explose en 1992, lorsque sort au cinéma Les Nuits Fauves, une adaptation de son livre qu’il réalise lui-même et dont il écrit le scénario et compose la musique, en plus d’y incarner le personnage principal.

Jean, photographe d’une trentaine d’années, rencontre Laura, une jeune femme de 17 ans, dont il tombe amoureux. Mais Jean a plusieurs amants et vit d’une façon brutale, passionnée qui effraie la jeune femme. C’est surtout la séropositivité de Jean, qu’elle apprend après avoir pris un risque, qui bouleverse la jeune femme. La maladie crée une barrière entre eux, invisible et menaçante…

À travers ce film, et le livre qui l’a précédé, Cyril Collard traite plusieurs sujets : la sexualité, la maladie, la passion ou encore le fascisme et la haine. Le film est, à l’image de son récit, multiple et violent, abordant sans concession les sujets qui le traversent. Il dérange, interpelle sur la maladie, sur l’insouciance première des protagonistes qui, en 1986 où se situe le film, ne prennent pas pleinement conscience de la gravité du sida. C’est avant tout un film frénétique et féroce qui traduit le désespoir de Jean qui, malgré la peur et la maladie, malgré son sort inévitable, veut vivre, en témoigne la dernière phrase du roman, reprise dans le film : « Je suis vivant, le monde n’est pas seulement une chose posée là extérieure à moi-même, j’y participe et ce n’est plus ma vie. Je suis dans la vie. »

Les Nuits Fauves rencontrent un succès avéré auprès du public. En mars 1993, le film est nommé aux César dans plusieurs catégories, et gagne 4 récompenses : meilleur film, meilleure première œuvre, meilleur montage et meilleur espoir féminin pour Romane Borhinger, qui incarne Laura. Cyril Collard décède du sida le 5 mars 1993, 3 jours avant cette cérémonie des César, et c’est la jeune femme d’à peine vingt ans qui viendra recevoir les prix à sa place : « Cyril, Les Nuits Fauves, je les porte en moi pour toujours, ça m’a donné la force, ça m’a donné la vie et j’espère ne jamais te décevoir. J’espère que tu seras toujours fier de moi et je suis sûre que là-haut tu as déjà trouvé de la pellicule et une caméra. »

Sources : Wikipédia et l’INA