L’affiche du mois : Le Temps et la chambre

9192_aff_01_bEn 1988 Luc Bondy avait monté à la Schaubühne de Berlin la pièce que Botho Strauss venait alors d’écrire : Le Temps et la chambre, dans une scénographie de Richard Peduzzi.

Séduit tant par l’œuvre que par la scénographie, mais aussi par la possibilité de donner un grand rôle à une jeune actrice, Anouk Grinberg, Patrice Chéreau, qui en 1990 vient de renoncer à la direction du théâtre des Amandiers de Nanterre, propose à l’Odéon et au Festival d’Automne à Paris de mettre en scène la pièce à l’automne 1991, dans une nouvelle traduction de Michel Vinaver, avec le même scénographe. Cela faisait dix ans que Patrice Chéreau tournait autour de Botho Strauss sans oser le monter, et c’est le spectacle de Luc Bondy qui « lui a fait rentrer dedans ».

« Il n’était pas évidement d’habiter aussi bien la trop vaste salle de l’Odéon. Chéreau la peuple de moments superbes de grâce ou de drôlerie.. » (Annie Coppermann, Les Échos du 14 octobre 1991)

« Tout jaillit, vit, frémit, et rien pourtant ne dépasse. Nickel. Direction d’acteurs (tous formidables, parfaits, émouvants, drôles, audibles de bout en bout), décor (l’élégance Peduzzi, une colonne, de l’espace), son (interventions subtiles ou pleines d’humour), lumières, tout y est. On jubile. Le mouvement Chéreau, c’est un état de l’âme, douloureux et ironique. Comme l’écriture de Botho Strauss. » (Chantal Aubry, La Croix du 12 octobre 1991).

Bulle Ogier est de la partie. Elle est L’Impatiente, cette femme qui devient ensuite La Collègue, si du moins la notion de personnage a vraiment un sens dans ce chassé-croisé où le temps et l’espace semblent ne jamais se rencontrer.
C’est sa première rencontre avec Patrice Chéreau, et aussi avec l’Odéon-Théâtre de l’Europe, où elle reviendra jouer dans John Gabriel Borkman en 1993, dirigée par Luc Bondy, puis dans Homme sans but d’Arne Lygre, en 2007, dans une mise en scène de Claude Régy, et Les Fausses confidences de Marivaux, en 2014, dirigée par Luc Bondy.
Nous retrouverons Bulle Ogier dans Un amour impossible de Christine Angot, dirigée par Célie Pauthe, aux Ateliers Berthier à partir du 25 février 2017.

affiche : peinture de David Hockney © Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou