L’atome pour les nuls

Atome – du grec a-tomos impossible à découper – est, pour les atomistes grecs dès le Ve siècle avant JC, un morceau de matière inusable, incassable, insécable. Théorie qui ne sera reprise scientifiquement qu’au XIXe siècle, car considérée comme hérétique par l’Église. Si le pain et le vin sont constitués d’atomes inaltérables comment pourraient-ils se transformer en « corps et sang du Christ » ? Je vous le demande !
Il est admis aujourd’hui qu’il existe à peine plus d’une centaine d’atomes qui, composés entre eux, forment plus deux cent millions de molécules – du latin moles, amas de matière – et s’allongent au rythme de quinze mille nouvelles espèces par jour.


Ces atomes sont classés dans une table inventée en 1869 par Mendeleïev – chimiste russe – qui avait même prévu des cases vides pour insérer des atomes non encore découverts à l’époque. Audacieux et visionnaire ce Mendeleïev ! Ces 118 atomes y sont classés en ligne suivant leur masse, en colonne suivant leur famille (propriétés semblables ou voisines).
Les atomes tirent leur nom de bien des origines : de métaux très anciens (fer, or, plomb …), du grec (hydro ou oxus), de leur couleur (iridium), certains empruntent à la mythologie (tantale) d’autres au pays de leur découvreurs (polonium), ou de leur ville (lutétium), ou de grands personnages (einsteinium), de quoi en apprendre beaucoup sur l’histoire des sciences…


Si on ne peut briser l’atome – comme on briserait une bille de verre – on sait cependant qu’il contient des électrons, premières particules élémentaires mises en évidence. Électron – du grec elektron qui signifie « ambre jaune » − Thalès de Milet, philosophe, scientifique et mathématicien grec, au VIe siècle avant JC,  frotte de l’ambre jaune (une résine naturelle) avec une peau de chat et découvre que l’ambre ainsi frottée peut attirer d’autres objets. Ces électrons ne pont pas des petites billes et ne suivent pas des trajectoires − comme on a coutume de les représenter ; il faut plutôt les imaginer comme une sorte de nuage électronique vibrant concentré autour du noyau de l’atome, noyau composé lui-même de neutrons et de protons, eux-mêmes composés de quarks, etc, etc, mais c’est là une autre dimension !

D’après « L’atome expliqué à mes petits-enfants » de Jean-Marc Lévy-Leblond.
Pour en savoir plus venez l’écouter le samedi 18 mars à 14h30, il sera l’invité d’Étienne Klein sur le plateau de l’Odéon.

Les Bibliothèques de l'Odéon
Comment a-t-on su que l’atome existe ?
18 mars 2017
Théâtre de l'Odéon 6e / Grande Salle / 14h30
Rencontre avec Jean-Marc Lévy-Leblond, physicien.
Émission animée par Étienne Klein

En coproduction avec France Culture

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