L’École des femmes : un trouble certain

Nous avons demandé à Stéphane Braunschweig à quels films il avait pu penser pendant sa création de L’École des femmes. Voici sa réponse :

« L’École des femmes distille un fort malaise et un trouble certain. L’amour d’Arnolphe pour Agnès et ses relents d’inceste évoquent la Lolita de Nabokov, tandis que le viol rôde comme dans la Viridiana de Buñuel.

Bande-annonce de Lolita, dans sa version filmée par Stanley Kubrick (1962)

La situation d’enfermement, à la fois physique et dogmatique, et la cruauté qui en découle et qui va peu à peu se retourner contre Arnolphe ont l’intensité des cauchemars. Même l’émancipation finale d’Agnès, fuguant avec Horace, prend la forme d’un périlleux passage à l’acte…

Extrait de Viridiana, de Buñuel (1961)

Énigmatique Agnès. Quelles armes pour affronter le désir des hommes et échapper au fantasme où Arnolphe voudrait l’enfermer ? On sait que la pièce fit scandale : mais peut-être moins pour les sous-entendus grivois qui affleurent sous les alexandrins que pour l’étonnante force de transgression que recèle cette supposée ingénue… »

L’École des femmes
de Molière
mise en scène Stéphane Braunschweig

9 novembre - 29 décembre / Odéon 6e