Le Collectif Zirlib a fait sa rentrée à Saint-Ouen ! Qui dit rentrée dit retrouvailles avec les habitants, nouvelles rencontres et nouveaux projets ! Cette année, les portraits sonores et visuels des Audoniens seront complétés par des travaux autour de la danse (Dimitri Hatton) et de la flore audonienne (Thomas Ferrand).
Trajets usuels et rencontres non-advenues
Entre notre domicile et l’arrêt de bus le plus proche, notre lieu de travail ou d’étude, la boulangerie, il existe des trajets que nous empruntons tous les jours sans même nous en rendre compte. Leur usage purement fonctionnel, la fréquence avec laquelle nous les subissons finissent par nous les rendre totalement invisibles. Nous les traversons dans une forme d’automatisme mécanique, profitant du confort de l’habitude pour laisser divaguer nos pensées, dissimulés au sein d’une foule anonyme. Il y a pourtant fort à parier que nous y croisions régulièrement les mêmes personnes. Dimitri Hatton cherchera à revaloriser ces trajets usuels, à imaginer les rencontres qui auraient pu avoir lieu en suivant trois étapes.
- Sur une carte de la ville, les habitants seront invités à dessiner les parcours qu’ils empruntent depuis leur de vie vers leur lieu d’étude ou de travail.
- À partir de ces éléments, ces cartes seront superposées afin qu’apparaissent des points de recoupements, comme autant de points de rencontres possibles et non-advenues.
- Enfin, les habitants concernés se rendront sur ces différents points avec les participants concernés. Il leur sera proposé de participer à la réalisation d’une petite forme visuelle venant concrétiser/poétiser cette idée de non-rencontre. Seront utilisées la vidéo, la chronophotographie ou des photographies en poses longues ainsi qu’un travail chorégraphique simple pour travailler sur les notions d’invisibilité, d’anonymat, d’évitement au sein de la ville.
Frictionner le réel
Dimitri Hatton mènera un autre travail de poétisation visuelle des portraits et interviews réalisés dans le cadre du projet Parking. Il s’agit à la fois de recueillir des témoignages et portraits d’habitants de la ville, mais aussi de faire de ces rencontres des objets artistiques à part entière et d’apporter aux participants l’opportunité de découvrir et de vivre les différentes étapes d’une création artistique, de la réflexion conduisant à l’écriture de micro-scénarios en passant par la réalisation filmique ou des notions simples de jeu d’acteur.
Connaître les Hommes, observer les plantes, voir la ville autrement
Dans nos villes très urbanisées, la présence de plantes sauvages semble improbable. Elles sont pourtant partout. Dans les fissures des trottoirs, sur les murets, entre deux tuiles d’une toiture mal entretenue, sous les rails d’un métro à ciel ouvert, au pied d’un panneau de signalisation : elles nous paraissent – quand on les remarques – comme des intrus. Elles sont incongrues. De mauvaises herbes qu’il faudrait éliminer. Faire propre, nettoyer : l’obsession d’Homo sapiens, version néolithique. Comment font-elles, ces plantes indésirables, au milieu du bitume, dans un environnement pollué, malgré l’acharnement de l’Homme, pour vivre et prospérer dans ce qui semble être l’antithèse de la Nature ? C’est oublier qu’elles sont la Nature même. Et que la Nature dans un mouvement infini reprend toujours ses droits, où que ce soit. Le droit de la vie. Cette vie qui nous survivra.
Propos de Thomas Ferrand
Catégories : Parking à Saint-Ouen