Tout va pour le mieux en Ukraine

Oleg Sentsov, né en 1976, est un réalisateur, scénariste et producteur ukrainien de cinéma principalement connu pour son film Gaamer, récompensé en 2012 au Festival du film de Rotterdam.

Pour s’être opposé à l’annexion russe de la Crimée Oleg Sentsov a été reconnu coupable de « terrorisme ».
Deux mois après l’annexion, dans la nuit du 10 au 11 mai, le réalisateur est arrêté chez lui, puis incarcéré à Moscou dans la prison de haute sécurité de Lefortovo.
Il est accusé d’avoir coordonné les activités d’un groupe de militants affiliés au mouvement paramilitaire ultranationaliste ukrainien Pravy Sektor.
Le cinéaste, père de deux enfants, a toujours nié en bloc les faits qui lui sont reprochés.
Condamné à 20 ans d’emprisonnement, il n’a pas été jugé en tant que citoyen ukrainien – ce qu’il revendique être –, mais comme citoyen russe. En effet depuis l’annexion de la Crimée, tout résident qui n’accomplit pas une démarche spéciale pour le refuser devient automatiquement russe, ce qu’étant en prison, il n’a pas pu faire.
Dès lors, le consul général d’Ukraine, qui était présent dans la salle lors du verdict, s’est vu refuser d’exercer son droit de visite.
À l’énoncé du verdict, Oleg Sentsov et Alexandre Koltchenko (son co-accusé, ukrainien lui aussi) ont souri, frondeurs.
Et quand le juge leur a demandé s’ils avaient compris le verdict, les deux hommes se sont tenus par les épaules avant d’entamer l’hymne national ukrainien, comme on peut le voir sur cette vidéo :

Aujourd’hui, Oleg Sentsov purge sa peine dans un lointain centre de détention à Iakoutsk, en Sibérie.
L’Union européenne, les États-Unis, les autorités de Kiev ont demandé sa libération et de nombreux cinéastes ont signé un appel en ce sens.
Parmi eux on compte Bertrand Tavernier, Wim Wenders, Pedro Almodovar, Ken Loach ainsi que les cinéastes russes, d’Alexandre Sokourov à Nikita Mikhalkov.
Sentsov a reçu le prix Barbabra Goldschmit du Pen club pour la liberté d’écrire et le festival du film de San Sebastian a fait de lui un membre du jury en 2015, laissant sa chaise vide.
Un petit livre, qui reprend quelques-uns des récits qui nous font partager l’enfance de l’auteur dans une petite ville de la Crimée soviétique au cours des années ayant précédé la chute de l’URSS, vient de paraître en France : Récits, Oleg Sentsov, traduction Iryna Dmytrychyn, L’Harmattan 2017

Texte réalisé à l’aide de plusieurs articles parus sur lemonde.fr, liberation.fr, lacroix.fr, lexpress.fr, lefigaro.fr

Pour aller plus loin : http://lemde.fr/2zZ1u8d

Un week-end à l'Est / Kiev
Le pouvoir d’expression en Europe : quelles limites ?

Lundi 20 novembre / 20h / Odéon 6e

Catégories : Le foyer : partager les idées, Non classé

Classé dans :