Êtes-vous plutôt Bokmål ou Nynorsk ?

Le norvégien, langue germanique parlée en Norvège, a pour racine historique le vieux norrois, qui était pratiqué depuis le Moyen Âge dans les pays scandinaves par les Vikings. Le vieux norrois est aussi l’ancêtre direct du danois et du suédois modernes et a exercé une influence sensible sur l’anglo-saxon pour former l’anglais ; en France, il a fourni au vieux normand certains éléments de vocabulaire.

Le norvégien actuel se compose de deux langues écrites reconnues comme officielles depuis 1980 : le bokmål et le nynorsk. Elles sont officiellement égales, les deux étant utilisées dans l’administration publique, dans les écoles, dans les églises, à la radio et à la télévision, mais le bokmål est utilisé par une grande majorité de la population (entre 85 et 90 %). Par ailleurs la plupart des norvégiens parlent dans la vie de tous les jours un ou plusieurs dialectes qui peuvent différer grandement de ces deux langues et sont souvent mutuellement intelligibles.

Répartition géographique des deux langues norvégiennes

Répartition géographique des deux langues norvégiennes

Le Bokmål (littéralement « langue des livres », prononcer « ‘bouk-mol »), héritier du riksmål (littéralement « langue du royaume », prononcer « ‘riks-mol ») c’est-à-dire du dano-norvégien élaboré pendant la longue période de domination danoise ; c’est une langue scandinave provenant d’une évolution du danois royal, langue administrative et dominante pendant environ quatre siècles. Le bokmål est aussi connu sous la dénomination de “norvégien oriental” et est plus répandu dans le sud et dans l’est de la Norvège (les régions les plus urbanisées).

Le Nynorsk (ou « nouveau norvégien », prononcer « ‘nu-norsk »), héritier du landsmål (littéralement « langue des campagnes » ou « langue nationale », prononcer « ‘lannds-mol ») ; il trouve son origine autour des années 1550-1600 et est proposé en 1848-50 comme nouvelle norme linguistique par le linguiste Ivar Aasen, norme fondée sur un rassemblement de tous les dialectes que celui-ci a étudiés. Le nynorsk est aussi connu sous la dénomination “norvégien occidental” et se rencontre dans les montagnes de l’ouest et dans le nord (les régions rurales).

Cette scission en deux formes écrites s’est produite au moment de l’indépendance de la Norvège vis-à-vis de la Suède à la fin du dix-neuvième siècle. Après une période de romantisme patriotique effréné, certains voulurent imposer un retour aux sources, c’est-à-dire à un norvégien « originel » des campagnes ; mais les diverses institutions ne purent suivre ce mouvement, toutes leurs archives étant rédigées en danois. Cette tension explique la coexistence, aujourd’hui, des deux formes écrites.

Et voici à titre d’exemple la traduction de :
je t’aime ! Bokmål : jeg elsker deg ! ; nynorsk : eg elskar deg !
ça ne fait rien ! Bokmål : det gjør ingenting ! nynorsk : det gjer ikkje noko !

Sources : https://fr.wikipedia.org et http://www.norvege-fr.com

Être dramaturge et romancier : une spécificité norvégienne ?
En présence d’Arne Lygre, de Johan Harstad, de Kathrine Nedrejord et de Monica Isakstuen.
Lectures suivies d'une rencontre aec les auteurs.

Odéon 6e / Salon Roger Blin / Lundi 19 Mars 2018 - 15h
Entrée libre sur réservation