« l’ego de l’Homme est la source vive du progrès humain », déclare l’auteure américaine Ayn Rand (1905-1982) dans The Fountainhead (La Source vive) publié en 1943, ouvrage qui sera un énorme succès, et que le metteur en scène hollandais Ivo van Hove adapte aujourd’hui pour le théâtre.

La Source vive raconte la rivalité de deux architectes dans le New York des années folles. Howard Roark, le créateur et l’idéaliste, et Peter Keating, l’opportuniste. Howard Roark est un architecte de talent, indépendant et incorruptible. Son intransigeance le pousse à refuser systématiquement toute modification apportée à ses projets. Plutôt que de faire des concessions, il préfère abandonner son art et part travailler comme ouvrier dans une carrière. Il y rencontre Dominique Françon, la fille du propriétaire de l’entreprise, et leur attirance mutuelle se transforme en un sentiment plus profond…

Le cinéaste King Vidor se lance rapidement pour la Warner dans une adaptation du livre d’Ayn Rand, qui signe le scénario.

« …Dans ce film, la qualité divine de l’artiste est un sujet qui m’a toujours intéressé. Autrement dit, l’univers entier prend source dans l’individu et ce dont il est conscient devient réalité. Ce dont il n’est pas conscient n’existe pas. C’est étrange qu’on m’ait choisi pour le diriger car c’est un sujet auquel j’avais toujours réfléchi et que je mijotais tout en n’étant pas d’accord avec l’approche de Ayn Rand. »  King Vidor

Le film sort en 1949, traduit en France sous le titre « Le Rebelle ».
Gary Cooper donne corps à Howard Roark, ce personnage qui doit aller au bout de la ligne qu’il s’est tracée, une ligne qui refuse tout compromis, entièrement dédiée à l’absolu de son art. Un héros comme les aimait King Vidor : en révolte frontale contre les conventions et faisant triompher le génie individuel. Face à lui Dominique Françon, incarné par l’actrice Patricia Neal, est un personnage riche et complexe, violent et fragile, dont naît toute la tension érotique qui baigne le film.