Constitué de plusieurs principautés perpétuellement en conflit, le Viêt-Nam n’unifie son territoire qu’au début du XIXe siècle, sous la domination des Nguyên, aidés par des troupes venus du Siam voisin et des officiers français.
Un massacre de missionnaires français survenu au milieu du XIXe siècle donne à la France le prétexte d’une intervention militaire. Après quelques années de combats difficiles, un traité consacre la reconnaissance du protectorat de la France sur l’empire d’Annam, le 9 juin 1885.
En 1896 les Français et les Anglais, après avoir fixé les frontières de la Haute-Birmanie et des possessions françaises, décident que toute la partie méridionale du Siam sera placée sous l’influence anglaise, et la rive droite du Mékong sous l’influence française.
L’Union indochinoise forme alors une sorte d’État dirigé par un gouverneur général français et composé de pays (Viêt-Nam – Tonkin, Annam, Cochinchine – , Laos et Cambodge) administrés selon des régimes différents. Elle est considérée comme une colonie d’exploitation, et non de peuplement, contrairement, par exemple, à l’Algérie. Elle comptera seulement 30 000 Européens sur place, principalement des militaires, des fonctionnaires et les administrateurs des grandes plantations.
L’économie villageoise traditionnelle est transformée au détriment des cultures vivrières. Aussi, dès le début, une résistance à l’occupation française s’organise.
La France s’attache à faire émerger dans la population locale une nouvelle classe formée à l’européenne. C’est ainsi que sont créées des écoles, l’université de Hanoï, l’École française d’Extrême-orient. Tout est fait aussi pour « désiniser » le pays : la langue vietnamienne écrite en transcription européenne (latine) est imposée dans l’enseignement et se dégage de l’influence qu’avait exercée sur elle la langue chinoise et sa graphie.
Cette politique n’a pas empêché la résistance de s’amplifier. La nouvelle classe éduquée à la française devient d’ailleurs la plus à même de constater les injustices et prend le relais de la guérilla qui existait depuis le début de la conquête. Divers groupes clandestins fomentant la révolte contre l’occupant voient alors le jour, et parmi eux un parti communiste fondé en 1925 par Nguyên Ai Quoc, que l’on connaîtra bientôt sous le nom de Hô Chi Minh.
L’effervescence monte dans les années 1930-1931. Les incidents et les émeutes sont vigoureusement réprimés par l’armée Française.
En 1940, après que la France eût été défaite par l’Allemagne, les troupes japonaises viennent occuper l’Indochine. La résistance vietnamienne aux occupants s’amplifie, en même temps que s’organisent des mouvement nationalistes. Le Viêt-minh ou Ligue pour l’indépendance du Viêt-Nam naît en 1941, organisation dans laquelle le parti communiste jouera rapidement le premier rôle. Dès la défaite du Japon et l’abdication de l’empereur Bao Daï, le Viêt-minh proclamera, le 29 août 1945, la République démocratique du Viêt-Nam, comprenant les trois provinces (Tonkin, Annam et Cochinchine), avec comme capitale Hanoï, et à sa tête un gouvernement provisoire dirigé par Hô Chi Minh.
La Guerre d’Indochine
Aussitôt après la déclaration d’indépendance, la France entreprend de rétablir sa souveraineté sur le Viêt-Nam. Des combats ont lieu qui lui permettent de reprendre pied à Saïgon. Le 6 mars 1946, des accords sont signés entre le représentant du haut-commissaire en Indochine et Hô Chi Minh. La France reconnaît la République démocratique du Viêt-Nam, formée des anciens protectorats du Tonkin et de l’Annam, comme un État libre dans le cadre de la Fédération indochinoise, mais elle refuse de lâcher la Cochinchine, au Sud, qui conserve son statut de colonie. C’est le début de la Guerre d’Indochine entre le Viêt-minh et la France.
Le Viet-minh bénéficie du soutien des Chinois, tandis que les États-Unis, qui placent désormais cette guerre dans le contexte du conflit Est-Ouest et de la lutte contre le communisme, font pression sur la France pour qu’elle accorde l’indépendance au pays, en l’abandonnant à l’ex-empereur Dao Baï. Ce sera finalement la bataille décisive de Diên Biên Phu (du 13 mars au 7 mai 1954) qui conduira à la signature, à Genève (21 juillet 1954), d’un accord de cessez-le-feu, et au départ progressif des français.
La conférence de Genève avait prévu une partition provisoire du pays. La partie du Vietnam située au Nord du 17e parallèle passait immédiatement sous le contrôle du Viêt-minh et adoptait Hanoï pour capitale. La partie au Sud de cette ligne, avec Saïgon pour capitale, restait sous le contrôle de la France jusqu’à la tenue d’élections générales, prévues au plus tard en mai 1956, et qui devaient déboucher sur la réunification du pays… Mais ceci est une autre histoire et le début de la Guerre du Viêt-Nam.
Saigon
un spectacle de Caroline Guiela Nguyen / artiste associée
les Hommes Approximatifs
12 janvier – 10 février 2018 / Berthier 17e
Catégories : La poursuite : faire la lumière sur les spectacles