Si Timofeï Kouliabine innove et surprend en créant ses Trois Sœurs en langue des signes russes, langue que les acteurs de la troupe du théâtre de la Torche Rouge ont dû apprendre intégralement avant de commencer les répétitions, le jeune metteur en scène s’inscrit, pour ce qui est de la scénographie et de la direction d’acteur, dans une volonté de faire un pont entre la création de la pièce en 1901 au Théâtre d’Art de Moscou, et la sienne en 2016.
Les acteurs sont en costumes 1900 mais ils ont des téléphones portables et reçoivent des SMS ; le décor est quasi naturaliste mais il n’est composé que de meubles et accessoires et les murs sont seulement dessinés au sol.
“Mon but n’a jamais été de faire de cette création une provocation, explique Kouliabine. Pour les déplacements j’ai décidé de me conformer aux notes de la mise en scène historique de 1901 par Constantin Stanislavski sur le plateau du Théâtre d’Art de Moscou. Avec Stanislavski et la projection du texte de Tchekhov sous forme de surtitre, j’ai plutôt l’impression de revenir à l’origine de l’œuvre.”¹
Lorsqu’on regarde les photographies des trois sœurs de 1901 et d’aujourd’hui, l’hommage parait évident…
¹ Propos recueillis in : article paru dans le supplément Festival d’Automne des Inrocks, septembre 2017.
три сестры
[Les Trois Sœurs]
d'Anton Tchekhov
mise en scène Timofeï Kouliabine
Berthier 17e / 5 octobre – 15 octobre 2017
Catégories : La poursuite : faire la lumière sur les spectacles